U R I S F C

UNION REGIONALE DES INGENIEURS

ET DES SCIENTIFIQUES DE FRANCHE-COMTE

 

 

Compte-rendu des 2 visites au CERN de Genève

Les 25 septembre 2006 et 23 mars 2007

 

50 Participants du 25/09/2006 : accompagnateur : Jacques DEGIEUX :

AEBISCHER MELANIE, ANDRE MARC, BERRAUTE GILBERTE, BERRAUTE JEAN PIERRE, BOISSIER RENE, BRAUN ANNE MARIE, BRAUN JEAN CLAUDE, BURTON  MICHEL, CAVALIN JOSEPH, CHOPPIN CLOTILDE, CLEMENT FRANCOIS XAVIER, CREUTZMEYER THIERRY, DAVAL SANDRINE, DEGIEUX JACQUES, ERNST MICHEL, ESPANET HENRI, FORESTI PIERRE, GACHON MARC, GIBLET JACQUES, GIBLET LOUISETTE, GIRARD CLAUDE, GIRARD Mme, HUSSON, JUIF ELISABETH, JUIF GUY, KLINTZING CHRISTIAN

KLINTZING ELISABETH, LABE THIERRY, LAUMOND ANNIE, LAUMOND YVES, LEMOINE ALAIN, MARCEL JEAN, MARTIN JEAN MARIE, MENESTRIER CHARLES, PIOTELAT MICHEL, RESTLE JEAN, RESTLE MARIE ANNICK, RIDOUX GERARD, RITTER GILBERT, ROUSSEL JEAN LOUIS, THEMOIN MAURICE, THEMOIN MICHELINE, THOCKLER PIERRE, THOCKLER COLETTE, VANDAMME ANNE, VERGES PAUL, VERGES SYLVIE, VERLOT CLAUDE, VOGEL JEAN MARIE, ZACHE ALFRED.

 

41 Participants du 23/03/2007 : accompagnateur : Jean-Pierre BULLIARD :

BACHE GISELE, BACHE PAUL, BENCHARAB CHRISTIAN, BILLIARD JEAN CLAUDE, BILLIARD MICHELLE, BLONDEAU AGNES, BLONDEAU MICHEL, BONNET PATRICK, BOUILLET ROGER, BOUILLET SIMONE, BULLIARD GERARD, BULLIARD J PIERRE, CAMUS JACQUES, CLAUDE ROBERT, DURET JEAN-MICHEL, GENESTIER PHILIPPE, GENESTIER ROSELYNE, GENEVEY  Henriette, GENEVEY RENE, GRIEDLICH CHRISTIAN, GROSCLAUDE BERNARD, GUILLAUME  GERARD, GUITTON GILLES, HEYER MATHIEU, JANUEL ROBERT, LE MERDY CLAUDE, LECORGNE PATRICK, LEROY DANIEL, LEROY MARIE France, LEROY MUTIS RACHEL, LEROY VINCENT, MAIRE FRANCOIS, MAIRE NADINE, MARTINACHE ETIENNE, MIROUDOT PHILIPPE

MONGIN FRANCINE, MULLER FRANCIS, PARIS CHRISTIANNE, PARIS JEAN CLAUDE, SCHUTZ ANDREE, SCHUTZ RENE

 

Seule ombre au tableau : les 13 désistements de dernière minute : seulement une raison valable sur les 13 : cela montre l’irresponsabilité de certains (même des ingénieurs), on consomme et l’on zappe, cela ne fait rien puisqu’on n’a pas payé.

 

Prix demandé à chaque participant : 20€.

Le cout du voyage à été pris en charge par l’AIRBM que nous remercions vivement

Transporteur par car : DOUX VOYAGES – 1, rue de l’Esplanade – BP18 – 25310 BLAMONT – Téléphone : 03 81 35 10 89 – E-Mail : doux.voyages@wanadoo.fr – Chauffeurs : Irène (25/09/06) et René (23/03/07). Prix d’un voyage : 1090 EUROS TTC.

 

En tant qu’accompagnateur du 2ème voyage, je me consacrerai à détailler celui-ci, les visites du site étant identiques. Nous sommes donc partis 41 le vendredi 23 mars 2007 à 7h15, sous une neige battante, devant le parking UTBM à Belfort. Vers 8h00, nous avons pris les montbéliardais groupés sur le parking du Darty et vers 9h00, en gare Viotte à Besançon, l’ultime participant. Notre chauffeur, René, a fait des prouesses sur la neige pour nous transporter via Pontarlier et Lausanne jusqu’à Genève à 12h30. Nous avons trouvé facilement le CERN en suivant les pancartes MEYRIN et, dans cette localité, nous sommes arrivés au hall d’accueil, porte 33, puis avons rejoint l’entrée B puis le Bâtiment 504 (restaurant self-service) où nous attendait un bon repas.

A 14h00, notre guide nous attendait porte 33 à l’accueil : c’était un ingénieur retraité du CERN qui a amené dans le grand amphithéâtre de la Direction pour nous présenter le CERN et ses installations.

 

Un peu d’histoire :

Le CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) est le plus grand laboratoire mondial de recherche en physique des particules.

Il étudie la nature de la matière, ce dont elle est constituée et les forces qui assurent sa cohésion. Le laboratoire met à la disposition des chercheurs des instruments scientifiques à la pointe de la technologie : des accélérateurs qui propulsent de minuscules particules à des vitesses proches de celle de la lumière, et des détecteurs pour rendre visibles ces mêmes particules. Son alimentation électrique est assurée à 80% par l’EDF et 20% par la Suisse. Ainsi, le CERN est-il en France le deuxième client d’EDF, juste après la SNCF.

Au CERN près de 3000 chercheurs de 80 nationalités collaborent chaque jour à la découverte de la structure ultime de la matière et de l’origine de l’Univers. 7500 clients dans la plupart des pays du monde utilisent aujourd’hui les investissements du CERN. Le budget annuel de fonctionnement est, en équivalent Euros, de 850 Millions d’Euros (sans compter les investissements). Plus de 5000 calculateurs, installés dans « la ferme » au CERN (appelée aussi « data grid ») permettent au chercheur un traitement des flux colossaux d’informations issues des accélérateurs. Actuellement, le CERN s’oriente vers les calculs obtenus par l’intermédiaire du WEB en utilisant les ressources de la toile dans les différents états membres.

Le CERN cherche des réponses aux questions fondamentales sur l’univers : de quoi est-il constitué ? Comment a-t-il évolué ? Le CERN rassemble 7000 scientifiques de plus de 80 pays : le CERN est un laboratoire pour le monde. Le CERN innove en repoussant e frontières de la technologie et de l’ingénierie. Le CERN forme de jeunes scientifiques et ingénieurs qui deviendront les experts de demain.

 

 

Déroulons l’histoire très riche de cette entreprise européenne à vocation planétaire :

·     Fondé en 1954 par les grands physiciens du moment, dont Oppenheimer, l’inventeur de la bombe atomique, qui voulait se racheter et montrer qu’on pouvait tirer du nucléaire bien des choses positives, le CERN a été l’une des premières entreprises communes à l’échelle européenne. Il est devenu un exemple éclatant de collaboration internationale : sa convention constitutive avait été signée à l’origine par 12 pays ; il compte aujourd’hui 20 Etats membres.

L’implantation du laboratoire, de part et d’autre de la frontière entre la France et la Suisse, symbolise l’esprit international de collaboration qui est la raison même de son succès.

·     Dès sa création ses quatre missions étaient déjà clairement définies 1) recherche fondamentale dans le domaine de la structure de la matière 2) formation des jeunes scientifiques du monde entier 3) développement de nouvelles technologies de pointe 4) faire collaborer dans un bon esprit de coopération des scientifiques de toutes nationalités et origines

 

·     Commencé dès 1957, la première grande réalisation du CERN est l’accélérateur « Synchro-Cyclotron » (SC), aujourd’hui désaffecté. En 1959, lui succèdera le « Synchrotron à Protons » (SP).

·     En 1968, Georges CHARPAK invente la chambre proportionnelle multifils. Il sera Prix Nobel en 1992.

·     En 1971 démarrent au CERN les anneaux de stockage à intersections (ISR), premier collisionneur proton-proton au monde.

·     En 1973, le CERN découvre les « courants neutres », première confirmation de la théorie électrofaible (unification des forces faible et électromagnétique)

·     En 1976, le super synchrotron à protons (SPS) entre en fonctionnement au CERN.

·     En 1983, le CERN découvre des particules W et Z. Carlo RUBBIA et Simon Van Der Meer seront Prix Nobel en 1984.

·     En 1989, le grand collisionneur électron-positon (LEP) démarre. Ce sera l’anneau le plus grand (27 kms de circonférence, près de 9 kms de diamètre). Il confirmera qu’il n’existe que trois types de neutrinos (et trois familles de particules matérielles)

·     En 1990, Tim BERNERS-LEE invente au CERN le World Wide Web (destiné à l’origine à relier entre eux les scientifiques). Peu de personnes dans le monde savent aujourd’hui que le WEB est une invention du CERN.

·     En 1993, les premiers résultats précis sur la violation de la parité CP, expliquent au CERN la différence infime entre matière et antimatière.

·     En 1995 ont lieu les premières observations de l’antihydrogène.

·     En 1999 débute au CERN la construction du grand collisionneur de Hadrons (LHC = Large Hadron Collider » = Grand Collisionneur de Hadrons). Savez-vous que la plus grande partie des aimants supraconducteurs utilisés ont été réalisés à Belfort, dans l’usine ALSTOM par son entité « MSA » ? C’est un véritable succès technologique : des champs magnétiques supérieurs à 8 Teslas peuvent ainsi être obtenus dans des volumes relativement faibles, sous ambiance d’hélium liquide (-271 degrés C).

·     En 2000, le CERN obtient un nouvel état de la matière, le plasma de quarks et de gluons, ainsi le CERN recrée les conditions ayant probablement existé quelques fractions de seconde après le « Big Bang » et fait un grand pas en avant dans la compréhension de la formation de l’univers et de son expansion.

·     En 2002, le CERN sort les premiers résultats sur les atomes d’antihydrogène.

·     En 2007 , cette année, est prévue la mise en service du LHC.

Nous avons pu voir, pendant la visite, l’emplacement de l’essai d’émission, depuis le CERN (base de Ferney-Voltaire), d’un faisceau de neutrinos, particules qui interagissent très peu avec la matière ordinaire (donc qui la traversent très facilement), à travers la surface de la terre jusqu’à une cible située dans le laboratoire italien du Grand Sasso, à 730 kms du CERN, le faisceau de particules passant jusqu’à 11 kms sous terre.

 

Les constituants de base de la matière :

Lorsqu’on descend à l’échelle de l’atome, on trouve les électrons et le noyau, constitué de protons et de neutrons. Si l’on descend encore plus bas, à l’échelle de l’électron, on découvre que 4 particules seulement suffisent à décrire la matière du monde qui nous entoure : le quark-up, le quark-down, l’électron et le neutrino de l’électron.

Différentes forces (ou interactions) agissent entre les particules. La force nucléaire forte, la force électromagnétique et la gravitation regroupent les particules dans des structures allant des atomes, invisibles, aux immenses galaxies, riches de millions d’étoiles. La force nucléaire faible transforme les particules et les noyaux atomiques d’un type à un autre. Elle est par exemple responsable des réactions nucléaires qui alimentent le soleil. Les forces sont elles-mêmes portées par des particules vecteurs (ou bosons intermédiaires), différentes des particules de matière. Ces particules qui véhiculent les forces ont une durée de vie infime, le temps de transmettre l’information d’une particule à une autre.

On pense aujourd’hui qu’il n’existe que 4 types de forces (avec, entre parenthèses, leurs particules vecteurs associées) : La force gravitationnelle (Graviton), la force nucléaire faible (Bosons W et Z), la force électromagnétique (Photon), la force nucléaire forte (Gluon).

Au CERN, les physiciens explorent la matière à l’aide d’accélérateurs ou de collisionneurs de particules. Ces machines accélèrent des faisceaux de particules et les font entrer en collision, ou les projettent sur des cibles, afin de recréer les conditions d’énergie intense des premiers instants de l’univers. Ainsi le CERN a-t-il obtenu, pendant un très court instant, une température équivalente à un milliard de fois celle existant au centre du soleil. Les accélérateurs utilisent des champs électriques élevés pour accélérer les faisceaux de particules et des champs magnétiques pour les dévier, les guider dans la machine. Les plus grands accélérateurs sont circulaires et font appel à de puissants champs magnétiques pour faire tourner les particules dans un anneau afin qu’à chaque tour, elles acquièrent de l’énergie supplémentaire. (voir ci-après le détail concernant le LHC).

Les détecteurs enregistrent ce qui se passe lorsque les particules entrent en collision. Les collisions très énergétiques produisent une multitude de nouvelles particules. En effet, l’énergie se transforme en matière, comme le stipule l’équation d’Einstein, E=mc2, où E est l’énergie, m la masse et c la vitesse de la lumière (300.000 kms/seconde). Les différentes couches d’un détecteur mesurent différentes propriétés des particules produites lors des collisions. Les détecteurs de traces révèlent le parcours des particules qui jaillissent de la collision. D’autres couches, les calorimètres, mesurent l’énergie des particules. Dans le détecteur, un aimant courbe les trajectoires des particules chargées électriquement et aide à les identifier.

Le CERN crée des faisceaux variés : de muons à haute énergie pour étudier le proton, d’ions lourds pour créer de nouveaux états de la matière, ou d’ions radioactifs pour observer des noyaux exotiques.

Le CERN produit aussi des faisceaux d’antiparticules, qui sont les constituants de l’antimatière, sorte d’image miroir de la matière ordinaire. Plusieurs expériences fabriquent de l’antimatière et l’étudient.

L’Ingénierie pour le CERN, notamment en cryogénie, supraconductivité, microélectronique, technologie du vide et génie civil, offre aux entreprises clientes une expérience dont elles peuvent tirer parti dans d’autres projets.

 

Notre visite s’est poursuivie autour du LHC, au lieu d’expérience dit LHCb (b comme le quark b détecté dans ce puits) nous sommes descendus par un ascenceur à -100m et nous avons pu admirer en coupe l’un des détecteurs-collisionneurs utilisé sur le LEP. Notre guide était une chercheuse belge en physique nucléaire. Son contrat (CDD) de 2 ans, lui permet d’obtenir une « carte de visite » intéressante pour la suite de sa carrière. Munis de nos casques de sécurité, nous allons donc détailler ce LHC.

 

Un nouvel accélérateur toujours plus en pointe: le projet LHC (« Large Hadron Collider » = Grand Collisionneur de Hadrons) :

Les hadrons sont par définition toutes les particules constituées de quarks. Dans notre environnement les seuls hadrons stables sont le neutron, le proton (et toute autre particule constituée de protons et/ou de neutrons)

Le nouveau projet du CERN, le LHC, en cours de mise au point et dont la mise en service devrait être achevée avant la fin de l’année 2007, représente un investissement de plus de 2 milliards d’Euros. Ce nouvel accélérateur et les détecteurs associés permettront de scruter la matière à des niveaux jamais atteints. C’est la machine la plus puissante jamais construite au monde.

Leur mise au point et leur réalisation nécessitent des solutions innovantes dont les retombées se feront nécessairement sentir dans l’industrie.

 

Le LHC, grand collisionneur de hadrons, est unique : c’est le plus puissant des accélérateurs de particules au monde. Il est scientifique : ce nouvel accélérateur de 27 kilomètres de circonférence permettra de faire progresser notre compréhension de l’univers. Il est pionnier : les résultats attendus par des physiciens du monde entier, pourraient ouvrir de nouveaux champs de découvertes. Le LHC est une machine qui accélère deux faisceaux de particules à plus de 99,9% de la vitesse de la lumière (300.000 kms par seconde) avant de les projeter l’un contre l’autre. Ces collisions donneront naissance à une multitude de particules qu’étudieront les physiciens.

Un anneau souterrain : le LHC est installé dans le tunnel circulaire de 27 kms de circonférence, enfoui entre 50 et 150m de profondeur. Situé entre les montagnes du Jura en France et le Lac Léman en Suisse, ce tunnel a été construit dans les années 80 pour le précédent grand accélérateur du CERN, le Grand Collisionneur Electron-Positon, le LEP. Autour de l’anneau, 4 grands détecteurs sont installés sous terre : le LHCb, le CMS, ATLAS et ALICE, c’est là que se produisent les collisions et ont lieu les détections des diverses particules étudiées.

Des collisions par milliards : dans le LHC auront lieu des collisions frontales entre deux faisceaux de particules identiques, soit des protons, soit des ions de plomb. Les faisceaux seront créés dans la chaîne des accélérateurs du CERN avant d’être injectés dans le LHC. Ils y circuleront dans un tuyau métallique dans lequel régnera un vide presque absolu, comparable à celui de l’espace intersidéral. Des aimants supraconducteurs, fonctionnant à des températures extrêmement basses (celles de  l’Hélium liquide à -271 degrés C), guideront les faisceaux le long des 27 km de l’anneau. Chacun des deux faisceaux (circulant dans les deux sens dans deux tuyaux métalliques de 2 cm de diamètre) sera en fait discontinu et formé de paquets de particules, chacun de ces paquets contenant 100 milliards de particules. Ces paquets voyageront à 7 m d’intervalle les uns des autres : il y en aura donc environ 4000 qui circuleront tout au long des 27 km de circonférence. Chaque paquet circulant quasiment à la vitesse de la lumière (300.000 km/s)  il faut environ 82 microsecondes pour qu’un paquet fasse le tour de l’accélérateur,  autrement dit, chaque paquet effectue 11245 tours d’accélérateur en une seconde. Un faisceau circule normalement pendant 10 heures, parcourant ainsi 10 milliards de km, une distance équivalente à un aller-retour sur la planète Neptune. Les particules sont si minuscules que la probabilité pour que deux d’entre elles se percutent est très faible. Quand deux paquets se croisent, seules 20 collisions surviennent en moyenne parmi les 200 milliards de particules qui les constituent. Mais comme l’ensemble des paquets se croisent environ 30 millions de fois par seconde, le LHC pourra produire jusqu’à 600 millions de collisions par seconde.

De nouvelles découvertes : le LHC dont la mise en service doit se terminer fin de cette année 2007, produira des collisions avec les énergies les plus élevées jamais atteintes en laboratoire. Les physiciens en attendent les résultats avec impatience. Ils observeront ces collisions à l’aide de quatre immenses détecteurs : ALICE, ATAS, CMS et LHCb. Le LHCb que nous avons visité, se spécialisera dans la détection des « quarks b », d’où son nom.

Un concentré d’énergie : le LHC est une machine qui concentre de l’énergie dans un minuscule espace. L’énergie des particules est mesurée en téraélectronvolts (TeV) (1 TeV = 1012 eV= 1 millier de milliard d’électron-volts). Un TeV équivaut environ à l’énergie d’un moustique en vol. Un proton étant mille milliards de fois plus petit qu’un moustique, cette énergie est infiniment plus concentrée dans le LHC. Chaque proton circulant dans le LHC a une énergie de 7 TeV. L’énergie d’une collision entre deux protons sera donc de 14 TeV (puisque les deux protons circulent en sens inverse avec la même énergie de 7 TeV). Les ions de plomb sont composés de dizaines de protons, permettant d’obtenir une énergie de collision plus élevée encore, de 1150 TeV. A pleine puissance, chaque faisceau renfermera autant d’énergie qu’une voiture roulant à 1600 km/h. L’énergie emmagasinée dans les aimants suffirait à faire fondre 50 tonnes de cuivre.

Une technologie novatrice : Après avoir atteint une énergie de 0,45 TeV dans la chaîne des accélérateurs du CERN, les faisceaux seront injectés dans le LHC, où ils effectueront des millions de tours. A chaque révolution un champ électrique contenu dans des cavités spéciales leur donnera une impulsion supplémentaire, jusqu’à atteindre cette énergie de 7 TeV. Pour contrôler les faisceaux de telles énergies, le LHC utilisera 1800 systèmes d’aimants supraconducteurs. A très basse température, leur partie active, en alliage de niobium et de titane, conduit l’électricité sans aucune résistance. Les champs magnétiques générés sont ainsi bien plus élevés qu’avec des électro-aimants ordinaires. Les aimants du LHC fonctionnent à une température de seulement 1,9 kelvins (-271 °C). L’intensité d’un champ magnétique s’évalue en teslas. Le LHC produira environ 8 Teslas, alors que les électro-aimants ordinaires ne peuvent produire que des champs magnétiques de 2 Teslas au maximum. Si le LHC utilisait des aimants ordinaires plutôt que des supraconducteurs, l’anneau devrait mesurer 120 kilomètres de circonférence pour atteindre les mêmes énergies de collision. Une telle machine consommerait 40 fois plus d’électricité.

Le CERN développe une nouvelle technologie de réseaux, appelée Grille de calcul (GRID). Elle reliera des dizaines de milliers d’ordinateurs de par le monde afin de mettre en place d’énormes capacités de calcul et de stockage informatiques pour les expériences du LHC.

Les expériences du LHC vont produire de gigantesques volumes de données. Il faudrait une pile de DVD haute de 20 kilomètres pour stocker les données recueillies chaque année par les expériences.

Mandaté par ses états membres, le CERN investit 6 milliards de francs suisses dans le LHC, pour l’accélérateur, la main d’œuvre, l’informatique, ainsi que sa contribution aux expériences. Cependant, le LHC est un projet mondial et 10% environ du coût matériel de la machine est pris en charge par des Etats non membres.

Plus de 10000 scientifiques de 500 instituts et entreprises du monde entier participent au projet LHC. Les équipements sont construits dans de nombreux pays d’Europe (cf les aimants supraconducteurs, en grande partie fournis par ALSTOM MSA à Belfort), mais aussi au Canada, aux Etats-Unis, en Inde, au Japon ou en Russie.

Et la suite du LHC : le CERN travaille déjà à l’horizon 2020 à la construction d’un nouvel accélérateur de particules. Il sera, cette fois-ci, linéaire, sur une distance de 60 kms et fera entrer en collisions, à nouveau, des électrons.

Fin de la visite : après avoir reconduit nos guides, nous partons de Genève vers 18h00 pour rejoindre Besançon, Montbéliard, puis Belfort à 22h00.

 

Conclusions : ce fut une visite appréciée par tous où nous avons réellement remis à jour nos connaissances d’ingénieurs. Nous remercions l’URIS Franche-Comté de l’avoir organisée.

 

Jean-Pierre BULLIARD

Accompagnateur 2ème visite

Vice-Président de l’URIS Franche-Comté

Président des Ingénieurs INSA de Franche-Comté

 

 

 

Quelques photos de la visite :                       PHOTO1

                                                                       PHOTO2

                                                                       PHOTO3