Compte-rendu du Bar des Sciences du 28 septembre 2010
« Nourrir les enfants par l’oreille… des mots contre l’échec scolaire…»
Soirée organisée par : le « Pavillon des Sciences » et animée avec dynamisme par Pascal REMOND.
Lieu - Horaire : Bar de l’Hotel Bristol – 2, Rue Velotte - 25200 MONTBELIARD – ce mardi 28 septembre 2010- de 20h00 à 22h15
Participation : Très bonne, le bar était plein : environ 100 personnes étaient présentes.
Participant URIS FC : Jean-Pierre BULLIARD (INSA) – Joseph CAVALLIN (AM) et d’autres non identifiés.
Intervenants :
· Christian MONTELLE Psychopédagogue de réputation internationale, Auteur de « La Parole contre l’échec scolaire, la haute langue orale » L’Harmattan
· Edith LOMBARDI Psychoclinicienne, Auteure de « Conte et éveil Psychique » L’Harmattan
· Jean-Marie VIGOUREUX Enseignant Chercheur, Université de Franche-Comté, le « conteur de la science », grand admirateur d’Einstein : il en a fait un livre : « Einstein, un Homme dans son siècle ».
· Marc TOGONAL Violoniste talentueux.
Contexte de cette soirée :
VIVE LA RENTRÉE ?
« La langue est l’outil de la pensée. À langue pauvre, pensée pauvre ! »
« Alors que pédagogistes (sic) et antipédagogistes (resic) s’affrontent impitoyablement, les énormes difficultés qui continuent de ruiner notre système éducatif sont loin de s’atténuer. Il faut peut-être explorer d’autres pistes. » Voilà comment Christian MONTELLE, provocateur, ouvre le débat au Bar des sciences.
S'appuyant sur son expérience et sur d'importants travaux de recherche menés aux Etats-Unis, Christian MONTELLE postule que les difficultés rencontrées par beaucoup d'élèves trouvent leur principale origine dans une omission importante : les parents, les médias et l'école … ne transmettent pas une langue orale suffisamment riche à tous les enfants. Cela implique qu’un "apprenant" qui ne possède pas dans sa tête, une langue orale riche de lexique et de structures grammaticales et stylistiques est incapable d'écouter et de décoder et comprendre autre chose que des textes très sommaires ; il abhorre la lecture et il ne saisit qu’une infime partie de ce que ses maîtres lui disent. L'échec, la révolte sont alors inévitables.
Pour que l’école redevienne démocratique et sereine, il s’avère donc indispensable de transmettre à tous les enfants une "haute langue orale", la langue de la culture et de l’accession aux savoirs.
Christian MONTELLE propose à tous les adultes en charge d'enfants des moyens pour transmettre toute la richesse de notre langue, par l'entremise, en particulier, de la poésie, du théâtre et des textes de la tradition orale : contes, légendes, devinettes, proverbes.
Edith LOMBARDI qui vit et travaille en Franche-Comté enrichit le débat par sa réflexion, son approche pratique et clinicienne de l’importance de la parole et de la valeur des mots.
Marc TOGONAL viendra avec son violon nous faire partager son expérience de l'effet du son musical sur l'affect des « nourris-sons ».
« Si vous ne reconnaissez ni ne comprenez un mot en l’entendant, vous ne le comprendrez pas en le lisant. »
(T.G. Sticht, Auding and Reading : a
Developmental Model)
Déroulement de la soirée :
Christian MONTELLE rappelle le taux de bacheliers en France en fonction des époques : 1% dans les années 1800 – 5% en 1950 – 11% en 1964 – 64% en 2006. Cela démontre que l’enseignement a fait d’immenses progrès. Christian a commencé sa carrière au Maroc en 1962, dans l’Atlas où il enseignait le français et le calcul dans un collège, un ancien palais du Caïd, dans la montagne. Il n’avait là aucun moyen : il s’occupait de 4 casses, de 40 élèves par classe et donnait son enseignement dans une écurie de 18m de long, non chauffée, à 1000m d’altitude, bravant le froid et la neige. Mais dans cette école, il y avait de bons élèves qui avaient envie d’apprendre. L’un est même devenu directeur de l’OMS. C’étaient des enfants de paysans, qui n’avaient pas l’électricité à la maison, s’éclairant à la bougie. On travaillait à la pierre humide, on arrivait en 3ème, lisant le Cid ou les Sermons de Bossuet : les élèves pleuraient. Ces élèves, qui n’arrivaient pas à écrire de rédaction, racontaient des contes populaires, puis ils écrivaient ces textes dans une poésie certaine. Avec eux, nous avons découvert la littérature orale. Ces textes étaient très poétiques. Ainsi, pendant toute sa carrière, Christian a orienté son travail sur l’oral. Ces élèves avaient le plaisir d’apprendre le français, grâce au plaisir de ce que leur disaient les conteurs, oralement. C’était une culture orale donnée par des analphabètes (leurs parents). Ce plaisir de langue a fait déduire à Christian les causes de l’échec scolaire. Il avait arrêté de compté les réformes de l’enseignement (il en était déjà à 17 réformes à ce moment) qui n’ont pas apporté de progrès sensibles : 150.000 élèves sortaient toujours chaque année sans formation, sans diplôme. Ces élèves obligent les professeurs à réduire leurs ambitions.
Tout commence au niveau du nourrisson : un grand psychologue a dit : « l’enfant sort du ventre de sa mère pour tomber dans le ventre de la parole ». Après l’accouchement, la maman va véritablement « finir » l’enfant au moyen de sa parole, elle va le faire lui (parachevant sa psychologie). La parole est totalement fondatrice pour les enfants. L’échec scolaire prend sa racine dès les premiers mois après la naissance. L’enfant est alors nourri d’une parole (à la fois positive et négative, car il y a des mamans « hurleuses », la vie étant devenue très dure, certaines mamans faisant trois métiers à la fois). Il est donc nécessaire de parler au bébé dans les moments où il a peur (au moment de le nourrir, de le baigner, de le faire dormir…). La première année, le bébé apprend avec ses neurones à peu près moitié de ce qu’il apprendra pendant tout le restant de sa vie. Une revue pédagogique américaine de 2003 (« American Educator ») a réalisé un gros dossier sur la lecture, recueillant et classant les paroles reçues par les enfants de parents appartenant à 3 catégories (cadres, travailleurs manuels, personnes assistées). Suivant ces catégories, il y a des différences énormes dans le nombre de mots reçus (cela va dans le rapport de 1 à 3). Il y a aussi d’énormes différences dans la qualité des mots employés (mots encourageants, exaspérés ou destructeurs). Les américains ont suivi ces enfants au CP, lors de l’apprentissage de la lecture. Ils constatent que les enfants sont égaux au moment du décodage des mots, syllabe par syllabe. Mais à mesure que l’on progresse (passage au CE1), les textes sont plus difficiles, les structures grammaticales plus dures à assimiler et certains élèves décrochent car ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Ils ne créent pas de sens. L’écart, alors énorme à 9-10 ans, s’amplifiait encore car ils étaient incapables d’acquérir de nouveaux mots. La parole des maîtres était très pauvre en vocabulaire : la tête étant mal nourrie, le cerveau ne se développait pas.
Christian déplore que Alain BENTOLILA lui ait dérobé ses travaux mais il n’a pas su les utiliser, ne les ayant pas compris.
La qualité de la nourriture lexicale donnée aux enfants par les parents et les maîtres est fondamentale ! Les maîtres ont un rôle de « nourrisseur » dont ils n’ont pas forcément conscience. L’Arabe est une langue « prosodique » (dont les mots ont une grande quantité de syllabes) qui est bien adaptée aux contes et à la poésie. Il existe en arabe de belles métaphores (par exemple, pour décrire une jeune fille, on va parler de ses yeux comme des verres, de son nez comme une épée, de sa bouche comme un anneau : ce sont des critères de beauté). Le conteur fournit ainsi le plaisir de la langue. Christian se rappelle de sa meilleure élève en France : son père, d’origine turque, travaillait dans une usine de chromage, il était analphabète. Mais cet homme racontait chaque soir des contes à ses enfants. La jeune fille avait transposé cette nourriture sur le français, elle écrivait des poêmes, de véritables chefs d’œuvre.
Il existe trois types de langue : la langue du plaisir (comprenant les proverbes, les chansons, les poèmes…), la langue neutre et la langue de vinaigre. La langue de plaisir devient une addiction pour celui qui l’utilise : c’est la Haute Langue Orale (HLO) faisant partie de la culture du peuple et qu’il faut restituer au peuple. Elle est une clé de l’ascenseur social.
Il est aussi important de reconnaître les langues d’origine.
Question posée : l’attrait de la forme dans le conte semble quelque chose de virtuel. Qu’en est-il du fond ?
Oui le fond, le contenu du conte, a son importance dans la réalité. Autrefois on apprenait tout par les récits. Ceux-ci nourrissaient au Maroc la culture de la population. En France, on a fermé les salles de conteurs mais on a continué à conter. On a utilisé le conte pour éviter la censure et pour des raisons politiques (voir les contes de Voltaire). Puis on a cantonné les contes aux enfants.
L’écrit est une langue morte, qui ne reprend vie que dans la parole (parole externe et parole interne : la pensée selon RIVASOL).
Les contes merveilleux ont beaucoup de contenu pour la formation psychologique de l’individu. Il existe aussi des contes étiologiques ou « contes des pourquoi » qui permettent d’expliquer les phénomènes naturels par l’observation. Edith LOMBARDI emmène ses élèves dans la forêt de Chailluz. Elle leur dit des contes à propos des arbres, elle leur donne des explications scientifiques (pourquoi le frêne est le premier arbre habillé et le dernier déshabillé ?), ces enfants ont entre 2 et 6 ans. Le soir de cette formation, ils reconnaissent 5 arbres sans se tromper (après seulement 3 heures de contes et d’observation). Quand on prépare ses élèves à regarder ainsi le monde, on les prépare à la démarche scientifique.
Pour apprendre les comportements sociaux, il existe des contes d’animaux qui permettent aux élèves de faire la différence entre l’animal et l’homme (l’élève va ainsi faire une différence, il va comprendre les notions de respect, de hiérarchie, de comportement, l’enfant va se dire par lui-même : « cela ne se fait pas ! ». Le travail se fait ainsi dans l’inconscient qui éradique les comportements non-souhaitables. Christian s’élève contre cette enseignante de théâtre qui montre en scène aux enfants l’inceste dans toute son horreur : cela inquiète l’enfant pour rien, lui créant une obsession. Au contraire l’inceste montré et suggéré dans le conte « Peau d’âne » a un sens éducatif : la fille se rend laide pour ne pas séduire papa : l’inceste, cela ne se fait pas ! Il va ainsi s’établir un tabou. L’ère actuelle de la transparence (glasnost : politique de transparence et de vérité) n’est pas toujours souhaitable : « trop de carté nuit » (avec jeu de mots).
Edith LOMBARDI cite une anecdote à propos du grand Einstein. Celui-ci était un homme très courtois, agréable, patient. Il faisait des conférences et les gens l’interrogeaient. Une dame, un jour, lui demande : « que dois-je faire pour que mon gamin de 5 ans devienne un génie ? ». le grand savant lui répond : « Madame, dites-lui des contes, des contes et encore des contes ! ». Le sens de cette réponse est de parler à son enfant selon son âge pour former son esprit dans les éléments qu’il a besoin. Donnons-lui une bonne nourriture dans une langue d’imagination ! Notre imaginaire doit être nourri (en plus de la raison) par la poésie, par le chant…Cette nourriture fait de nous des êtres de parole. Einstein était aussi bon violoniste…
Question posée : pourquoi à une certaine époque, le conte était-il mal vu ? Parce que le gouvernement de Vichy a beaucoup récupéré le conte (Maurassiens fascistes adeptes du conte moralisé). Le conte populaire à la Perrault a rajouté des morales en fin de récit. En Afrique on discute sérieusement les comportements après avoir entendu un conte (l’arbre à palabres). A l’éducation nationale, on a eu une grande méfiance envers les contes, on les a interdit dans les écoles. Edith donne des explications sur les contes de Charles PERRAULT. Ses éditeurs ont notablement transformé la fin de son conte, le petit chaperon rouge. Tel que l’a écrit Charles PERRAULT, aucun enseignant ne le retransmet dans sa réalité. Cette fin réelle est : la petite fille n’a pas obéi, elle a aimé jouer, le loup arrive, la mange et c’est terminé ! La morale est : « jeunes filles, soyez attentives, le loup vous guette ! ». Charles PERRAULT était en fait un écrivain courtisan, faisant des écrits de circonstance, mais ce n’était pas un conteur. Il s’est marié à 60 ans à une jeune femme de 19 ans, morte en couches, il a donc du élever ses enfants et il a entendu sa nourrice leur dire des contes. Cela lui a donné des motifs littéraires pour écrire lui-même des contes. Ses motifs littéraires étaient des contes moralisateurs pour adultes. A l’opposé, le vrai conte laisse l’auditeur tout à fait libre. Le contenu éducatif du conte ne doit pas être explicite. Charles PERRAULT n’était pas capable de le faire !
Jean-Marie VIGOUREUX confirme qu’il connait Einstein et précise que, ce qui est important dans le conte, c’est ce qu’en prend l’enfant, suivant son âge : il en comprend ce qu’il peut. Einstein, d’origine juive, a été élevé dans une école catholique. Il a ensuite été éduqué au judaïsme par son oncle paternel. Einstein insiste que très tôt il a été initié aux récits de la bible qui ont bien des centaines d’interprétations possibles. L’enfant prend ce qu’il peut, il peut remettre tout en question, cela est formateur, même pour les sciences. Il existe une multitude d’ouvertures dans ces récits auxquels Einstein attribue la source de la formation. Les hommes sont faits des récits qu’ils reçoivent.
L’agressivité est montrée à tout va, l’enfant imite ce qu’il voit : les crimes, les viols. Il ne s’agit pas de leur éviter la violence (car elle fait partie de ce monde), par des récits « à l’eau de rose », mais la violence existe et les enfants doivent le savoir. Dans les récits de la tradition orale, on montre cette violence de manière décalée, de façon symbolique, ce qui est moins traumatisant pour l’enfant. En fait il semble qu’il n’y ait pas plus de violence aujourd’hui qu’autrefois mais on la montre seulement plus crûment. Le conte, à ce sujet, est très intransigeant : s’il y a un dragon, il est dévorant, le héros va le tuer. C’est l’enseignement du courage mais ce sera difficile. Le conte se termine par la victoire du héros et le sauvetage de la princesse qui allait être dévorée.
Question posée : un enfant « mal nourri » dans sa première année peut-il être rattrapé ?
Christian raconte jusqu’à 40 contes d’une heure et demie en classe de 6ème dans une année. Cela faisait un bien énorme à ces enfants qui ont soif de langage symbolique. Les enseignants qui ne disent aucun conte et ne font qu’étudier la structure du conte, se trompent ! Ils ne racontent pas le conte mais en étudient la structure. Le théâtre, la poésie jouent aussi le même rôle que le conte. En fait, tous les récits de la tradition, qui ont une visée éthique ou esthétique et dont la vocation est d’être donnés oralement, jouent ce rôle formateur. Par exemple la poésie, comme les textes théâtraux, doit être mise en voix, mise en scène, la sémiologie (sens des signes linguistiques et non-linguistiques, de leur articulation et de leur signification au sein de la société) doit être prise en compte. Ce qui vient du théâtre devient un code de conduite pour le spectateur. Le « gueuloir » (où l’on « gueule » le texte) est nécessaire pour faire prendre vie aux mots. Les dictons, les proverbes, les chansons, les devinettes, les charades, les énigmes, les jeux de mots préparent à l’esprit scientifique. Christian nous pose une devinette pour donner le rôle qu’elle va jouer. Devinette : « Plus c’est chaud, plus c’est frais » (La réponse est : le pain). On vérifie ainsi la pertinence des indices, d’une définition que l’on va découvrir au fur et à mesure que l’on progresse, sans donner la réponse. Les élèves apprennent ainsi la logique, les tables de vérité (si P implique Q alors…). Voir l’excellent livre de Claude GAGNIERE : « Au bonheur des mots » (livre destiné à des adultes).
La mise en parole dont a besoin un tout petit est quelque chose de très simple. Le bébé a du mal à vivre les séparations : les alternances « maman est là » puis « maman n’est plus là ». Il faut donc des paroles pour ne pas couper l’enfant en morceaux, pour assurer la continuité : une narration toute simple lue va lui permettre d’acquérir le sens du lien, il va ainsi être en sécurité. Les premières histoires dont il a besoin sont ses propres histoires, issues de la vie quotidienne.
Jean-Marie VIGOUREUX revient sur le rôle scientifique des devinettes. Il n’y a pas mieux pour former l’esprit scientifique. Dans la devinette, l’erreur n’est pas grave, au contraire c’est un indice supplémentaire pour progresser et guider l’élève dans la bonne direction. C’est valable pour la recherche : on apprend ainsi la synthèse, le travail en commun, il se construit quelque chose.
Christian MONTELLE parle des « rapeurs » sevrés de mots dans les banlieues aiment les mots. Il a travaillé dans les classes difficiles. Ces jeunes ont soif d’imaginaire, comme une éponge a soif d’eau dans le désert. Ils ont soif d’utopie (u = privatif ; topie = topos, lieu). Une utopie est donc un non-lieu. Le conte est une fenêtre de bonheur partagé. Ces jeunes adorent la poésie. Christian est monté au ministère et a rencontré l’inspecteur général de l’enseignement primaire. Il y avait un blocage à ce niveau sur l’oral. C’étaient des raisons démocratiques et politiques. Quels élèves allaient ainsi pouvoir arriver aux grandes écoles ! « un peuple qui sait est un peuple dangereux ! »
La voix est comme la musique !
Marc TOGONAL rebondit sur le rôle de la musique. La parole passe par la voix, par le son. Un enfant en bas âge est un « nourris – sons » nourris de sons. Il vibre aux sons de sa mère. Cette qualité de sons qui nous nourrissent est très importante ; On comprend et l’on sent de suite la teneur psychologique d’un interlocuteur par le son, par la parole. On l’exprime naturellement ; La voix module le son (théâtre, tragédie). Le son est très sensible. I on met des sons bout à bout, on arrive au langage musical qui va directement d’affect à affect (ne passant pas par l’intellect). Marc nous joue un air de violon cherché en Europe centrale, là où le fond musical existe, par delà les frontières. Et il nous enchante en interprétant des extraits du 2ème mouvement du concerto pour violons de Tchaïkowski.
Christian MONTELLE nous donne une idée de son talent en nous racontant le conte suivant :
C’est un conte du Haut-Doubs : une petite fille âgée de 9 ans comprend que dans sa famille il s’est passé quelque chose d’épouvantable, elle ne peut pas dire quoi et cette petite fille savait que c’était un secret à ne dire à personne, pas même à sa meilleure amie. Un jour la petite fille gambadait dans la pâture près des sapins : elle vit une fleur merveilleuse, en or, avec de grands pétales ouverts : elle s’agenouille près de la fleur et lui raconte l’histoire secrète. La fleur se referme alors et conserve son secret pour toujours. C’est ainsi que se présenteront désormais les boutons d’or…
Edith LOMBARDI nous raconte le second conte de la soirée :
Dans ce village une jolie jeune mariée quitte sa maison, laissant la porte ouverte, pour aller dans la forêt. Son mari disait : « ma rêveuse est partie écouter le chant des arbres ! ». Elle rêvait, elle écoutait les oiseaux, depuis sa plus tendre enfance. Sa mère l’appelait déjà : « ma petite rêveuse ! ». Un matin, appuyée contre un arbre, elle entendit l’arbre lui parler : « tu attends un enfant ! ». Elle fut si contente ! Le petit garçon est venu au monde, elle l’amène dans la forêt. Puis l’enfant va ensuite seul rêver dans la forêt. C’était un rêveur, comme sa maman, un écouteur d’arbres. L’enfant est devenu jeune homme, il tombe amoureux d’une belle jeune fille du village qui le taquine : « tu ne fais rien ! » Il répond : « non, j’écoute la musique des arbres ! ». Il part plusieurs jours puis revient, il avait fabriqué une sorte d’instrument de musique en bois. Il dit à la jeune fille la musique des arbres. Et c’est ainsi que depuis, nous avons le violon…
Marc TOGONAL souligne le rôle des berceuses auprès des nourrissons. Il parle de « das Knabe Wunderhorn »(le cor merveilleux de l’enfant). Après avoir lu les paroles de la célèbre berceuse de Brahms (« doucement, regarde en paix dans tes rêves, le paradis »). Il nous l’interprète avec sensibilité.
Christian MONTELLE nous conte un 3ème conte, un conte érotique (car cela existe aussi) :
Un homme de 60 ans avait épousé une jeune fille de 19 ans. C’était pour lui un peu difficile à certains moments de la nuit ! Le monsieur était jaloux de sa belle épouse qui était si mignonne. Un jour qu’il se promène dans les bois, il rencontre un petit homme vert, le diable en personne, qui lui dit : « si tu me vends ton âme, tu pourras faire tout ce que tu veux avec ta femme ! ». Le sexagénaire tend son doigt à Satan pour passer l’anneau du contrat et, soudain, il entend la voix de sa femme qui gémit et lui dit : « le doigt, encore le doigt, tu n’aurais pas autre chose ! »…
Edith LOMBARDI nous parle de la berceuse populaire : la maman raconte sa journée : « ton papa a fait ceci, maman a fait cela ». l’enfant se trouve ainsi inclus dans la société, la maman lui confie ses soucis, ses joies, ses projets. C’est ainsi qu’étaient les berceuses. Voir le livre d’Edith : « contes et éveils psychiques ».
Marc TOGONAL finit la soirée en musique en interprétant, avec son violon, la Gavotte en rondeau de Jean-Sébastien BACH. Tout le monde repart le cœur plein de chants et de poésies.
Rédacteur : Jean-Pierre BULLIARD
Président de l’URIS de Franche-Comté
Président des Ingénieurs INSA de Franche-Comté
Pour le compte du Pavillon des Sciences
Programme des prochains « Bar des Sciences » : irlandais
Et la grande exposition du Pavillon des Sciences : Au temps des mammouths irlandais
Parc Scientifique du Près-la-Rose – 25200 MONTBELIARD
Renseignements et réservations : 03 81 91 46 83
Site Internet du Pavillon des Sciences : www.pavillon-sciences.com.