COMPTE-RENDU
DE LA CONFERENCE SUR LE MICROCREDIT TENUE A L’ANCIENNE
MAIRIE D’AUDINCOURT (25) LE 17 SEPTEMBRE 2007 A 20H00
Conférencier : Philippe HUMBERT
Participants : Jean-Pierre BULLIARD – Jacques
DEGIEUX – Joseph CAVALLIN – Maurice GAUTHIER – Christian MOUROT – Marie-Thérèse
et Gérard RIDOUX
Déroulement
Philippe
HUMBERT a abordé le concept de microcrédit au sein des finances solidaires.
Mais
qu'est-ce-que le microcrédit
?
Les
riches comme les pauvres ont besoin de services financiers, à toutes les étapes
de leur vie. Tous, nous devons épargner et emprunter pour monter une affaire,
investir dans notre logement, assumer les dépenses familiales telles que
scolarité, fêtes, habitat… Or, les populations pauvres ou à faible revenu n'ont
pas d'accès aux banques et aux services financiers traditionnels. Et
lorsqu’elles y ont accès, les coût et restrictions imposés sont énormes. Les
prêteurs informels peuvent demander des taux usuriers et renforcent en fait le
cercle vicieux de la pauvreté.
Le
terme de microcrédit désigne les (tout) petits
crédits accordés pour la réalisation de leurs projets professionnels à des
personnes ne disposant que de faibles revenus. Aujourd’hui, on utilise
plutôt le terme de microfinance, qui est plus large
et couvre mieux la gamme de services auxquels ces personnes commencent à avoir
accès dans un nombre croissant de pays.
Un contexte historique
Jusqu’en
1970, les dons faits aux « pays du Tiers-monde » (on ne parle pas alors
de « monde en développement »)
permettent de traiter les cas d’urgence. Mais depuis, les gens pensent
plus à l’épargne. Que fait-on de notre épargne ? Des associations (MCC,
CCFD….), des Eglises, des organismes laïcs se posent la question d’un investissement
qui profite aux hommes (à l’époque, l’effort de guerre est soutenu par
l’argent). C’est aussi l’époque des voyages et le début des caisses mutuelles.
On veut une relation plus courte entre l’argent et ce qu’on en fait. Le don
n’est pas d’une grande efficacité. Jean ZIEGLER, député de Genève, dans les
années 1973, remue l’ensemble des associations. Puis, en 1974, DIEGO DE GASPAR
affirme qu’il y a des groupes de travailleurs à qui les banques ne prêtent
rien. Aucun système financier n’accompagne ces gens à long terme. DIEGO dit
alors qu’il faut « prêter aux imbancables » !
On crée donc une banque avec l’argent des associations concernées (les églises,
question de proximité et des mouvements laïcs). Un ministre des finances
hollandais est intéressé et crée donc OIKOCREDIT.
Après 10 ans, cette banque compte 50 membres dans le pays de Montbéliard. Au
niveau international, en 1989, 100 projets sont financés entre 50000 et 100000
Euros pour 50% d’entre eux. En 1998, on atteint le 500ème projet, il
y a désormais 16000 membres pour 100 Millions d’Euros de prêts. Le but est
d’aider les gens « imbancables » par un
accompagnement adéquat, source du succès (taux de réussite égal à 8,3%).
En
2007, le développement ne concerne plus seulement les pays du sud mais aussi
ceux du nord (ex Ukraine). Montbéliard compte alors 300 membres pour 600000
Euros (En France : 8 Millions d’Euros).
Les
parts sont de 200 Euros par action. L’intérêt est un taux stable constant à 2%.
Oikocredit signifie croire en la capacité des
pauvres à se construire une vie meilleure, si seulement on leur en donne la
possibilité, si seulement on leur donne accès au crédit.
Oikocredit a été un pionnier
en ce qui concerne le financement du développement et est aujourd’hui l’un des
plus grands financiers du secteur de la microfinance
à l'échelle mondiale. Oikocredit est l’un des
quelques fonds d’investissement éthiques qui financent des projets de
développement dans le Sud au bénéfice de personnes désavantagées et
marginalisées.
Financé par des fonds
privés, Oikocredit est une société coopérative unique
en son genre qui encourage les investisseurs à investir leurs fonds de manière socialement responsable .
Les prêts Oikocredit sont acheminés par un réseau de Bureaux
régionaux implantés en Amérique
Latine, Asie,
Afrique,
Europe
Centrale et Orientale et sont gérés par des professionnels recrutés
sur place. Aujourd’hui, plus de 60% du capital en circulation va à des
intermédiaires financiers, appelés institutions de microfinance
(IMF).
De plus, Oikocredit finance des coopératives
ou des PME, travaillant dans l’agriculture, le commerce, les services et la
production.
Pour en
savoir plus Oikocredit en chiffres.
Oikocredit donne du crédit au lieu de faire
des dons. Cette conception trouve son origine dans le constat suivant,
quand il s’agit de productivité économique et d’autonomie, les prêts sont un instrument plus efficace que les dons.
Mission
Oikocredit, en sa qualité de société coopérative
active au niveau mondial, oeuvre pour la promotion d’une justice
globale en appelant les particuliers,
les Églises
et autres institutions à partager leurs ressources grâce à des investissements socialement
responsables et à donner à travers le crédit un pouvoir d’action aux
Valeurs :
1) L’homme
Tous les hommes sont nés
égaux. Oikocredit accorde du crédit à des populations
marginalisées, quelque soient leurs convictions, leur culture, leur âge ou leur
sexe et donne même la préférence aux initiatives féminines parce que les femmes
sont la colonne vertébrale des familles et donc de la société dans son
ensemble.
2) Le partage
La distribution inéquitable
des ressources, de la richesse et du pouvoir mène à un monde de conflits.
A partir du moment où les peuples du Nord, du Sud, de l’Orient et de l’Occident
seront prêts à partager ce qu’ils ont, à se respecter et à coopérer, la justice
et la paix pourront régner dans le monde. Or, Oikocredit
possède un instrument de partage très porteur.
3) L’œcuménisme
Partout dans le monde, les
croyants souhaitent partager leurs ressources. Oikocredit
fait partie de cette coalition mondiale de solidarité.
4) Le travail à la
base
Dans le développement, on a
la plus grande efficacité lorsque celui-ci découle d’efforts communs déployés à
la base dans le Sud comme dans le Nord. De par la priorité donnée aux
structures coopératives, Oikocredit accorde une place
centrale dans toutes ses décisions et stratégies à l’initiative privée et à la
participation du plus grand nombre.
5) L'intégrité
Le respect entre les
personnes suppose honnêteté et authenticité. Oikocredit
a la ferme intention de s’ouvrir aux avis divergents et d'être
transparent sur les paramètres de ses propres politiques. De ce
principe découle un code de conduite que doivent respecter ceux qui déterminent
la stratégie de Oikocredit.
6) La Creation
A la base de toute vie, il
y a un éco-système global. Il faut donc
protéger les animaux, les espèces et la bio-diversité.
Oikocredit estime qu’un réel équilibre naturel ne
peut être garanti que dans un monde de ressources et de pouvoir équitablement
répartis.
En 2005, Oikocredit fête 30 ans de crédit pour le développement,
crédit qui représente une occasion unique de construire des liens entre
ceux qui ont besoin de ressources financières et ceux qui en disposent déjà.
Oikocredit prend ses racines dans “l’Evangile
social" du Conseil oecuménique des Eglises qui s'engage en faveur d'une
société s’inscrivant dans une logique de justice, de participation et de
développement durable. Lors de l’Assemblée générale d’Uppsala en 1968, de
jeunes membres de l'Eglise, politiquement engagés, ont demandé des réponses aux
questions suivantes : "Pourquoi les Eglises investissent-elles sans
scrupules dans des banques qui placent aussi bien leur argent dans des
industries soutenant la guerre du Vietnam ou l’Apartheid ? Ne peut-on
trouver une meilleure filière d’investissement ? Une filière qui serait
plus conforme à l’enseignement social de l’Eglise ? »
Sept ans plus tard, en
1975, la SCOD-Oikocredit (Société coopérative
oecuménique de développement) a été fondée dans le but de fournir aux Eglises
et organisations confessionnelles un instrument d’investissement alternatif,
desservant les intérêts des pauvres. L’objectif était d’investir dans la
justice en donnant du crédit à des entreprises commerciales créées par des
personnes défavorisées. Le Bureau de soutien international a installé son siège
à Amersfoort aux Pays-Bas.
Oikocredit a connu des débuts difficiles parce
que de nombreux trésoriers au sein des Eglises ne croyaient pas à cet
instrument d'investissement alternatif. Certains estimaient qu'il n'était pas
moral de prêter au lieu de donner ou, tout simplement, ne croyaient pas au
succès de ce modèle. En Europe, il y avait toutefois des fidèles qui y
croyaient et qui ont créé des Associations de soutien. Aujourd'hui, ces
associations de soutien représentent la plus grande partie du capital social et
ont ainsi contribué au succès d’Oikocredit.
Son succès, Oikocredit le doit aussi pour une part non négligeable aux partenaires
de projet eux-mêmes qui ont remboursé leurs prêts en dépit de toutes
les prédictions. Depuis qu'Oikocredit existe, le
total des prêts passés par pertes n’a pas représenté plus de 10%.
Oikocredit, en sa qualité de société
coopérative active au niveau mondial, oeuvre pour la promotion d’une justice globale
en appelant les particuliers, les Églises et autres institutions à partager
leurs ressources grâce à des investissements socialement responsables et à
donner à travers le crédit un pouvoir d’action aux plus démunis.
Oikocredit se veut une organisation respectée,
au rôle prépondérant dans la création d’investissements socialement
responsables et de crédit pour le développement.
Oikocredit est une organisation unique en son
genre à de nombreux points de vue :
Oikocredit opère comme une "banque" de
développement, proposant des financements à des personnes désavantagées, qui ne pourraient pas
normalement recevoir de prêts d'une banque commerciale classique.
Bien qu'elle soit une
organisation relativement petite, Oikocredit possède
un large réseau de bureaux
régionaux et de bureaux nationaux.
Oikocredit mène ses activités en proposant à
ses investisseurs
un rendement financier modeste mais un rendement social important.
Oikocredit est l’une des seules (sinon la
seule) société coopérative fonctionnant avec des membres : investisseurs
et clients, originaires du monde entier.
Oikocredit possède une structure unique
composée de membres,
partenaires
de projets, bureaux
régionaux, un bureau
international et un conseil
d'administration.
Ce qui distingue Oikocredit de tous les autres, c'est son réseau de membres,
aussi véritablement oecuménique qu’international. Un large éventail de
confessions chrétiennes y est représenté, y compris des congrégations
catholiques et des Eglises orthodoxes. La majorité des membres d’Oikocredit sont issus de pays en développement. Oikocredit est financé par des investissements apportés par
ses membres.
Dans Oikocredit,
chaque membre direct a un droit de vote. Ce système garantit que les
membres effectuant de gros investissements (et souvent originaires du Nord) ne
puissent mettre en minorité les membres dont les investissements sont moins
importants (et qui sont souvent originaires du Sud). De par sa nature de
société coopérative, Oikocredit souhaite que ses
membres participent activement à toutes les décisions liées à sa mission et à
son travail.
Oikocredit distingue 4 catégories de
membres :
Les Associations de soutien
mènent dans leurs régions respectives des campagnes d’information sur
l’importance du développement et des investissements éthiques.
Les investissements
réalisés par les particuliers, les congrégations locales, les ordres religieux
ou les paroisses sont transmis à Oikocredit par
l’intermédiaire de ces associations. Les associations de soutien se composent
essentiellement de volontaires et sont situées en Europe, en Amérique du Nord
et dans quelques pays en développement tels que les Philippines, l’Uruguay, le
Costa Rica et le Mexique. Les 36 associations de
soutien rassemblent 26.000 personnes. Ensemble, elles représentent environ 80%
du capital total d'Oikocredit.
Si
vous vous intéressez à un instrument d’investissement socialement responsable
tel qu’il est fourni par les associations de soutien, cliquez ici
pour trouver l’association la plus proche de chez vous et consultez son site
web
2) Les
églises
Oikocredit a été créé comme un instrument d’investissement alternatif pour les
Eglises. Au fil des années, elles ont été de plus en plus nombreuses à voir
dans Oikocredit leur instrument d’investissement
éthique : partout dans le monde et quelle que soit leur dénomination,
elles confient leur argent à Oikocredit pour que ce
capital travaille pour le développement.
Les Eglises peuvent devenir
membres directs d’Oikocredit. Si vous êtes intéressés
par une telle possibilité, cliquez ici pour obtenir des informations
supplémentaires.
3) L'International
Share FoundationCoordonnées
: Oikocredit Franche-Comté
12
rue des chardonnerets (BP 21) 25700 Valentigney tel: 03 81 34 78 74
courriel
: franche-comte.as@oikocredit.org
site : http://www.oikocredit.org/
à condition de leur donner leur chance
à condition de leur donner du crédit